Rapport sur les Impacts Environnementaux des Pollutions Issues des Centrales Nucléaires Françaises sur les Milieux Environnementaux en France

Rapport Approfondi sur les Impacts Environnementaux des Pollutions Issues des Centrales Nucléaires Françaises sur les Milieux Naturels en France

Introduction

Le parc nucléaire français, pilier de la production électrique nationale, entretient des interactions inhérentes et complexes avec les écosystèmes environnants.1 Si cette filière contribue significativement à une production d'électricité bas-carbone, ses activités génèrent néanmoins divers types d'effluents – thermiques, chimiques et radioactifs – susceptibles d'altérer la qualité physico-chimique et biologique des milieux aquatiques et terrestres. Les centrales nucléaires de production d'électricité (CNPE) d'EDF, comme toute installation industrielle, sont soumises à une réglementation stricte visant à prévenir les pollutions et à améliorer continuellement leur performance environnementale, souvent dans le cadre de systèmes de management certifiés ISO 14001.2

Le présent rapport a pour objectif de fournir une analyse exhaustive et amplifiée de ces impacts environnementaux. Il s'appuie sur une synthèse critique des données récentes issues des rapports environnementaux annuels publiés par l'exploitant EDF (concernant notamment les CNPE de Cruas-Meysse pour 2022 2, Flamanville pour 2023 2, Tricastin pour 2022 2, et Gravelines pour 2023 2), des études radioécologiques détaillées menées par l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) 2, des investigations et mesures réalisées par des organismes de surveillance indépendants tels que l'Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l'Ouest (ACRO) 3 et la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) 8, des évaluations et cadres réglementaires de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) 14, ainsi que des audits nationaux comme ceux de la Cour des Comptes.25 Ce travail vise à consolider les connaissances actuelles, à identifier les éventuelles lacunes dans la compréhension ou la gestion des impacts, et à proposer des pistes d'amélioration pour la surveillance et la maîtrise environnementale du parc nucléaire français.

Une analyse transversale de ces diverses sources d'information, malgré des méthodologies et des mandats parfois distincts, révèle une convergence notable sur la reconnaissance des types de rejets (thermiques, chimiques, radioactifs) et sur la nécessité impérieuse d'une surveillance environnementale continue. Les divergences se manifestent plus fréquemment au niveau de l'interprétation de l'ampleur des impacts – notamment en ce qui concerne les effets des faibles doses de rayonnements ionisants ou la bioaccumulation et la toxicité de certaines formes spécifiques de radionucléides comme le tritium organiquement lié (TOL) – ainsi que sur la robustesse et la complétude des systèmes de surveillance et de contrôle mis en œuvre. Cette dualité, entre un consensus sur la nature des rejets et des divergences sur l'évaluation fine des risques associés, souligne la complexité inhérente à l'appréciation des impacts environnementaux de l'industrie nucléaire. Elle met en lumière la nécessité d'un dialogue scientifique et sociétal transparent, fondé sur une pluralité de données et d'expertises, afin de parvenir à une gestion des risques environnementaux qui soit à la fois crédible, acceptée et adaptative.

Le contexte actuel est également marqué par deux dynamiques majeures qui influencent les enjeux environnementaux : le vieillissement d'une part significative du parc nucléaire français, impliquant des opérations de maintenance lourde et des programmes de prolongation de la durée de vie (grand carénage), et d'autre part, la construction et la mise en service de nouveaux réacteurs de type EPR (European Pressurized Reactor), comme celui de Flamanville, ainsi que la planification de futurs réacteurs EPR2.4 Le vieillissement des installations existantes peut potentiellement entraîner une augmentation des risques de fuites, une modification des performances des systèmes de traitement des effluents ou une évolution des profils de rejets, nécessitant une vigilance accrue et des stratégies de maintenance et de modernisation ciblées. Simultanément, les nouveaux réacteurs, bien que conçus selon des standards de sûreté et avec des systèmes de traitement des effluents a priori plus performants, introduiront leurs propres spectres de rejets et d'interactions avec l'environnement qui devront être scrupuleusement évalués et surveillés dès leur mise en service. Ces évolutions du parc nucléaire imposent une anticipation des problématiques environnementales spécifiques et une adaptation continue des stratégies de gestion et des cadres réglementaires pour assurer une protection durable des écosystèmes.

Section 1: Nature et Sources des Pollutions Issues des Centrales Nucléaires Françaises

Les centrales nucléaires françaises, dans leur processus normal de production d'électricité, génèrent différents types de pollutions qui sont rejetées, de manière contrôlée, dans l'environnement. Ces pollutions sont principalement de nature thermique, chimique et radioactive. Une catégorie additionnelle concerne les substances radioactives naturelles potentiellement concentrées par les activités industrielles (NORM/TENORM).

Substance

CNPE Cruas-Meysse (Rejet annuel 2022 en kg)

CNPE Flamanville (Rejet annuel 2023 en kg)

CNPE Tricastin (Rejet annuel 2022 en kg)

CNPE Gravelines (Rejet annuel 2023 en kg)

Acide borique (H3​BO3​)

2230(1)

6410

8305

23005.06

Hydrazine (N2​H4​)

N/A

2.70

1.24

3.57

Éthanolamine (C2​H7​NO)

6.5(1)

27.4

19.0

51.57

Ammonium (NH4+​)

N/A

2260(2)

N/A

4222.52

Phosphates (en PO43−​)

N/A

417

118

797.99

Métaux totaux

N/A

30.5

5.6(1)

106.25

Cuivre (Cu) (inclus dans métaux totaux)

N/A

4.61

N/A

4.71+0.63(3)

Zinc (Zn) (inclus dans métaux totaux)

N/A

2.48

N/A

12.35

Sulfates (Station Déminéralisation)

N/A

128000

1910(1)

386828.37

Bromoformes (Traitement biocide marin)

N/A (non applicable)

N/A (non applicable)

N/A (non applicable)

38404.52

Oxydants résiduels (Traitement biocide marin)

N/A (non applicable)

N/A (non applicable)

N/A (non applicable)

170075.81




*N/A : Donnée non disponible ou non applicable dans les extraits fournis pour cette substance et cette centrale. (1) Flux mensuel maximal (Cruas) ou flux 24h maximal calculé (Tricastin). (2) Partie de l'azote total. (3) Inclut le cuivre issu de la destruction de l'hydrazine.* *Sources :.[2, 2, 2, 2]* La liste des substances chimiques rejetées par les centrales nucléaires est longue et diversifiée, incluant des composés aux propriétés écotoxicologiques variées.[29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36] Le suivi rigoureux de chaque substance individuelle est déjà complexe, mais l'évaluation de leurs effets combinés, souvent désignés par le terme "effet cocktail", sur les écosystèmes aquatiques représente un défi analytique et toxicologique encore plus considérable. Le rapport initial suggère que la surveillance des polluants chimiques pourrait être moins systématique ou moins intégrée dans les bilans environnementaux que celle des radionucléides, ce qui pourrait potentiellement conduire à une sous-estimation des impacts chimiques réels sur les milieux. L'utilisation de biocides, tels que le chlore (souvent produit par électrochloration in situ dans les centrales côtières) ou la monochloramine, est une pratique courante et nécessaire pour prévenir l'encrassement biologique (biofouling) des circuits de refroidissement et maintenir ainsi leur efficacité opérationnelle.[2, 2] Cependant, ces substances désinfectantes sont, par nature, toxiques pour les organismes aquatiques, et leurs réactions avec la matière organique présente dans l'eau peuvent engendrer des sous-produits de désinfection (SPD) potentiellement persistants et toxiques, tels que les halogènes organiques adsorbables (AOX) ou, en milieu marin, le bromoforme.[2, 29, 30] Cette situation illustre un compromis permanent entre les impératifs de fonctionnement des centrales et l'objectif de protection de l'environnement. Elle souligne la nécessité d'une optimisation continue des stratégies de traitement biocide, incluant le dosage précis et intermittent, ainsi que la recherche et le développement d'alternatives moins impactantes pour les écosystèmes, une recommandation d'ailleurs formulée par la Cour des Comptes.[25]

Radionucléide

CNPE Cruas-Meysse (Rejet annuel 2022)

CNPE Flamanville (Rejet annuel 2023)

CNPE Tricastin (Rejet annuel 2022)

CNPE Gravelines (Rejet annuel 2023)

Tritium (³H)

2.99×1013 Bq (29900 GBq)

3.47×1013 Bq (34700 GBq)

3.75×1013 Bq (37500 GBq)

4.95×1013 Bq (49533 GBq)

Carbone-14 (¹⁴C)

3.21×1010 Bq (32.1 GBq)

1.09×1010 Bq (10.9 GBq)

6.38×1010 Bq (63.8 GBq)

7.35×1010 Bq (73.51 GBq)

Iodes (total)

2.65×107 Bq (0.0265 GBq)

6.61×106 Bq (0.00661 GBq)

1.93×107 Bq (0.0193 GBq)

4.00×107 Bq (0.04 GBq)

Cobalt-60 (⁶⁰Co)

Inclus dans Autres PF/PA

Inclus dans Autres PF/PA

Inclus dans Autres PF/PA

Inclus dans Autres PF/PA

Césium-137 (¹³⁷Cs)

Inclus dans Autres PF/PA

Inclus dans Autres PF/PA

Inclus dans Autres PF/PA

Inclus dans Autres PF/PA

Autres PF/PA (total)

5.15×108 Bq (0.515 GBq)

2.80×108 Bq (0.280 GBq)

5.36×108 Bq (0.536 GBq)(1)

2.97×109 Bq (2.97 GBq)(2)




*(1) Incluant ⁶³Ni pour Tricastin. (2) Dont ⁶³Ni : <span class="math-inline">2\.14 \\times 10^8</span> Bq (0.213868 GBq) pour Gravelines.* *Sources :.[2, 2, 2, 2]* **Tableau 1.3: Principaux Radionucléides Rejetés par les Centrales Nucléaires Françaises (Exemples de Cruas-Meysse 2022, Flamanville 2023, Tricastin 2022, Gravelines 2023) - Rejets Gazeux (en Becquerels).**

Radionucléide

CNPE Cruas-Meysse (Rejet annuel 2022)

CNPE Flamanville (Rejet annuel 2023)

CNPE Tricastin (Rejet annuel 2022)

CNPE Gravelines (Rejet annuel 2023)

Gaz rares (total)

7.48×1011 Bq (748 GBq)

4.51×1011 Bq (451 GBq)

1.37×1012 Bq (1370 GBq)

9.48×1011 Bq (947.53 GBq)

Tritium (³H)

1.46×1012 Bq (1459 GBq)(3)

8.29×1011 Bq (829 GBq)

1.12×1012 Bq (1120 GBq)

1.58×1012 Bq (1584.75 GBq)

Carbone-14 (¹⁴C)

4.65×1011 Bq (464.9 GBq)(3)

1.22×1011 Bq (122 GBq)

5.16×1011 Bq (516 GBq)

1.14×1012 Bq (1136.00 GBq)

Iodes (total)

1.89×107 Bq (0.0189 GBq)

2.21×107 Bq (0.0221 GBq)

1.60×107 Bq (0.016 GBq)

4.86×107 Bq (0.0486 GBq)

Autres PF/PA (aérosols totaux)

4.43×106 Bq (0.004428 GBq)(3)

2.20×106 Bq (0.0022 GBq)

3.70×106 Bq (0.0037 GBq)

8.00×106 Bq (0.0080 GBq)




*(3) Somme des rejets des tranches en fonctionnement et des rejets spécifiques du Bâtiment d'Entreposage de Générateurs de Vapeur (BEGV) pour Cruas-Meysse.* *Sources :.[2, 2, 2, 2]* * **Traitement des effluents :** Avant leur rejet contrôlé dans l'environnement, les effluents radioactifs liquides et gazeux sont systématiquement collectés et subissent divers traitements visant à réduire leur activité. Ces traitements peuvent inclure la filtration (y compris à Très Haute Efficacité - THE - pour les gaz), la déminéralisation par résines échangeuses d'ions, l'évaporation (pour concentrer la radioactivité dans un faible volume et rejeter de l'eau distillée épurée), et l'entreposage pour permettre la décroissance radioactive naturelle des isotopes à vie courte.[1, 2, 2, 2, 2] L'analyse des données de rejets des quatre CNPE étudiés [2, 2, 2, 2] met systématiquement en évidence que le tritium (³H) et le carbone 14 (¹⁴C) constituent, en termes d'activité totale rejetée, les contributions prépondérantes, que ce soit pour les effluents liquides ou gazeux. Cette prédominance s'explique par leur nature même : le tritium est un isotope de l'hydrogène et le carbone 14 un isotope du carbone. En conséquence, ils s'intègrent facilement aux molécules d'eau (pour le tritium, formant de l'eau tritiée HTO) et aux composés carbonés (pour le carbone 14, notamment sous forme de <span class="math-inline">CO\_2</span> ou de méthane tritié). Leur élimination par les systèmes de traitement d'effluents conventionnels (filtration, précipitation chimique) est donc particulièrement ardue. Cette facilité de dispersion dans l'environnement et leur capacité à s'incorporer dans les cycles biogéochimiques et la matière organique vivante (notamment sous forme de tritium organiquement lié - TOL) expliquent les préoccupations scientifiques et sociétales persistantes concernant leurs impacts à long terme, même à faibles concentrations.[1, 12, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43] Bien que les quantités totales d'activité rejetées pour la catégorie "Autres produits de fission et d'activation" (Autres PF/PA) soient généralement inférieures à celles du tritium ou du carbone 14, cette catégorie agrégée masque une complexité sous-jacente importante. Elle regroupe en effet une multitude de radionucléides distincts, tels que le cobalt-60, le césium-137, le strontium-90, l'argent-110m, etc., chacun possédant des propriétés physico-chimiques, une mobilité environnementale, une radiotoxicité et des modes de transfert biologique qui lui sont propres.[2, 2, 2, 2] L'impact environnemental de ce "cocktail" de radionucléides, même si les activités individuelles sont faibles, est complexe à évaluer en raison des possibles effets synergiques ou additifs et des différences de comportement dans les écosystèmes. Une surveillance environnementale qui se contenterait d'un suivi global de cette catégorie, sans une analyse isotopique détaillée et régulière, risquerait de sous-estimer certains risques spécifiques liés à des radionucléides particuliers, plus persistants ou plus fortement bioaccumulables.

Section 2: Impacts Environnementaux sur les Milieux Aquatiques

Les rejets des centrales nucléaires dans les milieux aquatiques induisent des modifications thermiques, chimiques et radiologiques dont les conséquences sur les écosystèmes sont complexes et multifactorielles.

Tableau 2.1: Exemples de Niveaux de Tritium (HTO et TOL) dans les Milieux Aquatiques à Proximité de Centrales Nucléaires Françaises (Données IRSN/ACRO).


Site (Fleuve/Mer)

Compartiment

Localisation

Année

HTO (Bq/L ou Bq/L eau de dessiccation)

TOL (Bq/L eau de combustion ou Bq/kg Carbone)

Source(s)

Loire (aval Chinon)

Eau de surface

Point spécifique

2019

310 Bq/L (HTO)

N/A

3

Garonne (aval Golfech)

Végétaux aquatiques

Aval (vs Amont)

2009

N/A

> 4x Amont (TOL)

12

Garonne (aval Golfech)

Végétaux aquatiques

Aval (vs Amont)

2019

N/A

14.3 Bq/L e.c. (> 4x Amont)

12

Garonne (aval Golfech)

Végétaux aquatiques

Aval (vs Amont)

2022

N/A

5.88 Bq/L e.c. (juin, ~2x Amont)

12

Flamanville (Manche)

Algues

Proche (vs Lointain)

2022

8.0 ± 1.2 Bq/L ED

6.1 ± 0.9 à 12.5 ± 1.7 Bq/L EC

2

Flamanville (Manche)

Mollusques

Proche (vs Lointain)

2022

N/A

6.1 ± 0.9 à 12.5 ± 1.7 Bq/L EC

2

Gravelines (Mer du Nord)

Algues

Proche et Lointain

2022

Conforme bruit de fond Manche

Conforme bruit de fond Manche

2

Tricastin (Rhône)

Phanérogames aquat.

Amont

2021

12.9 ± 1.6 Bq/L ED

7.5 ± 1.1 Bq/L EC

2

Tricastin (Rhône)

Phanérogames aquat.

Aval

2021

14.8 ± 1.8 Bq/L ED

10.5 ± 1.4 Bq/L EC

2

Tricastin (Rhône)

Poissons (Brème)

Amont

2021

N/A

7.6 ± 1.0 Bq/L EC

2

Tricastin (Rhône)

Poissons (Brème)

Aval

2021

N/A

6.1 ± 0.8 Bq/L EC

2




*N/A : Non applicable ou donnée non disponible dans les extraits. ED : Eau de Dessiccation (représentant HTO). EC : Eau de Combustion (représentant TOL).* **Tableau 2.2: Détection d'Autres Radionucléides Artificiels dans les Sédiments et la Biote Aquatique (Données IRSN 2021/2022).**


Site (Fleuve/Mer)

Compartiment

Radionucléide(s) Détecté(s)

Activité typique / Observation

Localisation

Année

Source(s)

Flamanville (Manche)

Sédiments

¹³⁷Cs, ⁶⁰Co, ¹⁰⁸mAg, ¹¹⁰mAg, ¹⁰⁶Ru/Rh, ²⁴¹Am

¹³⁷Cs le plus fréquent ; ⁶⁰Co plus élevé dans sédiments fins

Proche et Lointain

2022

2

Flamanville (Manche)

Mollusques

¹³⁷Cs, ⁶⁰Co, ¹⁰⁸mAg, ¹¹⁰mAg, ¹⁰⁶Ru/Rh, ²⁴¹Am

Plus grande diversité de radionucléides quantifiée

Proche

2022

2

Flamanville (Manche)

Algues

¹⁴C, ⁶³Ni

¹⁴C > bruit de fond ; ⁶³Ni plus élevé en zone proche

Proche et Lointain

2022

2

Gravelines (Mer du Nord)

Sédiments

¹³⁷Cs, ⁶⁰Co, ¹¹⁰mAg, ²⁴¹Am

¹³⁷Cs plus élevé à Grand-Fort-Philippe (proche)

Proche et Lointain

2022

2

Gravelines (Mer du Nord)

Algues

¹³⁷Cs, ⁶⁰Co, ¹⁴C, ⁶³Ni

¹⁴C > bruit de fond ; ⁶³Ni comparable amont/aval

Proche et Lointain

2022

2

Gravelines (Mer du Nord)

Mollusques

¹³⁷Cs, ¹¹⁰mAg, ²⁴¹Am, ¹⁴C

¹⁴C > bruit de fond

Proche et Lointain

2022

2

Tricastin (Rhône)

Sédiments

¹³⁷Cs

Souvent plus élevé en aval qu'en amont

Amont et Aval

2021

2

Tricastin (Rhône)

Phanérogames aquat.

¹³⁷Cs, ⁵⁸Co, ⁶⁰Co (amont), ¹³¹I (aval), ¹⁴C

¹⁴C > bruit de fond, plus élevé en aval

Amont et Aval

2021

2

Tricastin (Rhône)

Poissons (Brème)

¹³⁷Cs, ¹⁴C

¹⁴C > bruit de fond, plus élevé en amont

Amont et Aval

2021

2

Garonne (aval Golfech)

Végétaux aquatiques

¹⁴C

2019: 666 Bq/kg C (aval) vs 217 (amont); 2022: 252 Bq/kg C (aval) vs 206 (amont)

Aval (vs Amont)

2019, 2022

12

Section 3: Impacts Environnementaux sur les Milieux Terrestres

La contamination des milieux terrestres par les rejets des centrales nucléaires s'opère principalement par voie atmosphérique (dépôts secs et humides) et, dans une moindre mesure, par des transferts indirects depuis les milieux aquatiques (irrigation, utilisation de sédiments).


Site (CNPE)

Matrice

Radionucléide(s)

Activité mesurée (unité)

Localisation (par rapport au CNPE)

Source(s)

Flamanville

Sol (pâturage)

¹³⁷Cs

Conforme bruit de fond régional

Proche et Lointain

2

Flamanville

Mousse terrestre

¹³⁷Cs

Conforme bruit de fond régional

Proche et Lointain

2

Flamanville

Lierre

TOL

> bruit de fond en zone proche (2.9 ± 0.8 Bq/L e.c.)

Proche

2

Flamanville

Lierre

¹⁴C

Comparable bruit de fond (229 ± 11 Bq/kg C)

Proche

2

Gravelines

Sol (pâturage)

¹³⁷Cs

Conforme bruit de fond régional (1.29 - 3.15 Bq/kg sec)

Proche et Lointain

2

Gravelines

Herbe

¹³⁷Cs, ⁶⁰Co, ¹¹⁰mAg

¹³⁷Cs: 0.19 Bq/kg sec; ⁶⁰Co: 0.64 Bq/kg sec; ¹¹⁰mAg: 0.076 Bq/kg sec (potentiel transfert embruns)

Proche (AS1)

2

Gravelines

Mousse terrestre

¹³⁷Cs

6.3 Bq/kg sec

Proche (Loon-Plage)

2

Gravelines

Lierre

TOL

> bruit de fond en zone proche (3.7 ± 0.9 Bq/L e.c.)

Proche

2

Gravelines

Lierre (donnée 2021)

¹⁴C

Apport local (251-264 Bq/kg C)

Proche

2




*e.c. : eau de combustion.* **Tableau 3.2: Niveaux de Tritium (HTO et TOL) et de Carbone-14 dans les Denrées Agricoles (Lait, Légumes) à Proximité de Centrales Sélectionnées (Données IRSN 2022).**


Site (CNPE)

Denrée

Radionucléide

Activité mesurée (unité)

Comparaison bruit de fond / Observations

Source(s)

Flamanville

Lait de vache

HTO

Proche bruit de fond

Similaire aux zones non influencées

2

Flamanville

Lait de vache

TOL

Proche bruit de fond

Similaire aux zones non influencées

2

Flamanville

Lait de vache

¹⁴C

Proche bruit de fond (228-231 Bq/kg C)

Similaire au bruit de fond métropolitain

2

Flamanville

Salade

HTO

Proche bruit de fond

Similaire aux zones non influencées

2

Flamanville

Salade

TOL

Proche bruit de fond

Similaire aux zones non influencées

2

Flamanville

Salade

¹⁴C

Proche bruit de fond (229 Bq/kg C)

Similaire au bruit de fond métropolitain

2

Gravelines

Lait de vache

HTO

1.8 Bq/L e.d.

Proche bruit de fond

2

Gravelines

Lait de vache

TOL

0.7 Bq/L e.c.

Proche bruit de fond

2

Gravelines

Lait de vache

¹⁴C

230 Bq/kg C

Comparable bruit de fond métropolitain

2

Gravelines

Salade

HTO

1.9 - 2.0 Bq/L e.d.

Proche bruit de fond

2

Gravelines

Salade

TOL

1.8 Bq/L e.c.

Proche bruit de fond

2

Gravelines

Salade

¹⁴C

219 - 220 Bq/kg C

Comparable bruit de fond métropolitain

2




*e.d. : eau de dessiccation ; e.c. : eau de combustion.*

Section 4: Le Changement Climatique comme Facteur Aggravant

Le changement climatique, caractérisé par une augmentation des températures moyennes, une modification des régimes de précipitations et une fréquence accrue d'événements extrêmes (canicules, sécheresses), est identifié comme un facteur susceptible d'exacerber les impacts environnementaux des pollutions issues des centrales nucléaires.


Centrale Nucléaire

Fleuve/Canal concerné

Période de dérogation en 2022 (approximative)

Nature de la dérogation (exemple)

Justification principale invoquée

Source(s)

Golfech

Garonne

Été 2022

Autorisation de rejets à température plus élevée

Sécurité du réseau électrique, conditions climatiques extrêmes


Bugey

Rhône

Été 2022

Autorisation de rejets à température plus élevée

Sécurité du réseau électrique, conditions climatiques extrêmes


Saint-Alban

Rhône

Été 2022

Autorisation de rejets à température plus élevée

Sécurité du réseau électrique, conditions climatiques extrêmes


Tricastin

Canal de Donzère-Mondragon

4 août - 11 sept. 2022

Modification temporaire des limites de T° aval et d'échauffement en fonction du débit du canal.

Sécurité du réseau, économie des réserves gazières/hydro.

2

Blayais

Estuaire de la Gironde

Été 2022

Autorisation de rejets à température plus élevée

Sécurité du réseau électrique, conditions climatiques extrêmes


Section 5: Enjeux de la Gestion Environnementale : Surveillance, Évaluation et Transparence

La gestion des impacts environnementaux des centrales nucléaires soulève des enjeux cruciaux en matière de méthodologies d'évaluation, de fiabilité de la surveillance et de transparence de l'information.

Sources des citations


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