Souveraineté Nucléaire et Paradoxe Russe : Analyse Critique de la Filière de l'Uranium de Retraitement et de l'Externalisation des Stocks Radioactifs (Décembre 2025)
1. Introduction : L'Illusion de l'Autonomie Stratégique à l'Hiver 2025
En ce mois de décembre 2025, alors que le conflit en Ukraine s'enlise dans sa quatrième année et que l'Union Européenne tente de parachever son découplage énergétique vis-à-vis de la Fédération de Russie, l'industrie nucléaire française se trouve confrontée à une dissonance cognitive majeure. Pilier affiché de la souveraineté nationale et de l'indépendance énergétique, la filière électronucléaire française maintient, dans une discrétion savamment orchestrée, une dépendance critique envers les infrastructures d'État russes pour assurer le fonctionnement de son "cycle fermé".
Cette dépendance ne concerne pas l'uranium naturel, largement diversifié, mais un segment technologique spécifique et indispensable à la stratégie de recyclage prônée par la France : le traitement de l'Uranium de Retraitement (URT). L'actualité récente, marquée par la reprise visible des expéditions maritimes au départ de Dunkirk en novembre 2025 , a brutalement remis en lumière l'existence de la "filière sibérienne". Ce circuit logistique et industriel, reliant les piscines de La Hague aux centrifugeuses de Seversk en Sibérie, constitue le point névralgique d'une controverse qui dépasse la simple relation commerciale.
Au cœur de ce système réside une problématique environnementale et éthique fondamentale : l'externalisation de la gestion des déchets radioactifs. Sous couvert de contrats de "services d'enrichissement", la mécanique des flux matières révèle qu'une immense majorité de l'uranium expédié en Russie ne revient jamais en France. L'analyse des ratios de rendement, stabilisés autour de 12 à 15 % de retour pour 85 à 90 % de matière laissée sur place , suggère que la Russie agit moins comme un partenaire industriel de recyclage que comme un exutoire pour des matières dont l'industrie française ne sait ou ne veut pas gérer les passifs sur son propre sol.
Ce rapport se propose de déconstruire, avec une rigueur technique et une analyse géopolitique actualisée à la fin de l'année 2025, les mécanismes de cette dépendance. Il explorera la réalité physique des flux alimentant la centrale de Cruas-Meysse, l'ambiguïté juridique de la notion de "matière valorisable", et les efforts tardifs de diversification industrielle engagés avec Urenco et Westinghouse pour tenter de colmater, à l'horizon 2030, la brèche ouverte dans la souveraineté française.
2. La Physique du Cycle : Pourquoi l'URT est-il un Défi Industriel?
Pour comprendre pourquoi la France, nation nucléaire de premier plan, se retrouve contrainte d'envoyer ses matières stratégiques en Sibérie, il est impératif de détailler la nature physico-chimique de l'Uranium de Retraitement (URT). Ce matériau n'est pas un simple substitut à l'uranium naturel ; il est une matière complexe, polluée isotopiquement, dont la gestion requiert des installations dédiées que l'Europe occidentale a, par choix économique passé, renoncé à entretenir.
2.1 La Signature Isotopique et le "Poison" Neutronique
L'uranium extrait du combustible usé après son passage en réacteur (environ 95-96 % de la masse du combustible irradié ) diffère fondamentalement de l'uranium minier. Bien qu'il contienne encore de l'uranium-235 fissile (environ 0,9 %, soit plus que l'état naturel à 0,7 %), il est contaminé par des isotopes créés par l'irradiation neutronique au cœur du réacteur.
Le premier obstacle est l'Uranium-236 (^{236}U). Cet isotope artificiel, formé par la capture d'un neutron par un atome d'uranium-235 qui ne fissionne pas, agit comme un "poison neutronique". En termes de physique des réacteurs, cela signifie qu'il absorbe les neutrons nécessaires à la réaction en chaîne sans produire d'énergie. Pour compenser cet effet "étouffant", le combustible fabriqué à partir d'URT (l'URE) doit être "sur-enrichi". Là où un combustible standard nécessite un enrichissement en ^{235}U de 3 à 4 %, un combustible URE doit souvent atteindre des taux supérieurs (jusqu'à 4,5 % ou plus) pour offrir une performance énergétique équivalente. Cette contrainte impose des campagnes d'enrichissement spécifiques et plus onéreuses.
2.2 Le Défi Radiologique de l'Uranium-232
Le second obstacle, et sans doute le plus déterminant pour la logistique industrielle, est la présence de traces d'Uranium-232 (^{232}U ). Bien que présent en quantités infimes (quelques parties par milliard), cet isotope possède une chaîne de désintégration radioactive particulièrement agressive.
L'un de ses descendants directs est le Thallium-208 (^{208}Tl), un émetteur de rayonnement gamma à très haute énergie (2,6 MeV). Ce rayonnement est suffisamment puissant pour traverser les parois standard des conteneurs et des usines conçues pour l'uranium naturel.
- Conséquence Industrielle : On ne peut pas introduire d'URT dans une usine de conversion ou d'enrichissement standard sans "contaminer" la ligne de production. L'uranium naturel qui passerait ensuite dans cette usine serait pollué par l'U-232 résiduel, le rendant hors spécifications pour le combustible classique (normes ASTM).
- Nécessité de Ségrégation : Le traitement de l'URT exige donc des usines "dédiées" ou des lignes de production rigoureusement ségréguées, équipées de blindages biologiques renforcés pour protéger les travailleurs contre les rayonnements gamma.
C'est ici que se noue le drame industriel français : Orano (ex-Areva) disposait par le passé de telles capacités à Pierrelatte (usine TU5 et W), mais les a fermées ou réorientées, laissant un vide capacitaire que seule la Russie a comblé en maintenant et modernisant ses installations de Seversk pour traiter ces matières difficiles.
3. L'Externalisation des Déchets : Analyse du Bilan Matière Franco-Russe
La controverse centrale qui anime le débat public en cette fin d'année 2025 ne porte pas tant sur l'acte de recycler que sur l'arithmétique des flux matières. Le terme "recyclage" suggère une circularité vertueuse. Or, les données disponibles dessinent une réalité linéaire où la Russie fonctionne comme un terminal de stockage pour les sous-produits indésirables du cycle français.
3.1 Les Ratios de Rendement : La Règle du 1/8ème
L'enrichissement de l'uranium est un processus de séparation. Pour obtenir une petite quantité de matière enrichie (le produit), il faut traiter une grande quantité de matière première (l'alimentation), générant inévitablement une masse importante de résidus appauvris (les queues ou "tails").
Dans le cas de l'URT, la présence de l'isotope poison ^{236}U aggrave ce ratio. Pour obtenir la qualité requise pour les réacteurs d'EDF, il faut concentrer davantage l'isotope fissile ^{235}U tout en rejetant massivement les isotopes pairs indésirables (^{236}U, ^{238}U).
Les analyses concordantes des contrats et des flux techniques révèlent les ratios suivants pour la filière sibérienne :
- Flux Aller (Export) : 100 % de la masse (URT sous forme d'oxyde).
- Flux Retour (Import) : 12 % à 15 % de la masse initiale (sous forme d'URE enrichi).
- Flux Résiduel (Stockage Russe) : 85 % à 88 % de la masse initiale restent en Russie.
Concrètement, pour chaque tonne d'uranium envoyée en Russie, environ 850 à 900 kg de matière radioactive restent sur le territoire de la Fédération de Russie. Ces résidus sont constitués d'uranium appauvri de retraitement.
3.2 La Nature des "Queues" Laissées en Russie
La question cruciale est le statut de ces 85-90 % restants. Sont-ils une ressource ou un déchet?
- L'Argumentaire Industriel (EDF/Rosatom) : EDF et Orano qualifient ces matières de propriété de l'enrichisseur (Tenex). Ils soutiennent que cet uranium appauvri est valorisable dans les réacteurs russes à neutrons rapides (comme le BN-800 de Beloyarsk) qui peuvent utiliser l'uranium-238 fertile, ou qu'il peut être ré-enrichi ultérieurement. Juridiquement, le transfert de propriété dédouane la France de la responsabilité de ces matières.
- La Réalité Physique et Économique : Les critiques, notamment Greenpeace , soulignent que la Russie dispose déjà de stocks colossaux d'uranium appauvri "propre" (issu de l'enrichissement de l'uranium naturel), beaucoup moins coûteux et moins dangereux à manipuler que l'uranium appauvri de retraitement (contaminé au ^{236}U et ^{232}U). Il n'existe aucune rationalité économique immédiate pour la Russie à utiliser ces résidus français plutôt que ses propres stocks.
Dès lors, l'hypothèse la plus probable, corroborée par l'observation satellitaire des stockages à ciel ouvert à Seversk , est que ces matières sont entreposées indéfiniment. Le contrat de "services" s'apparente ainsi, pour sa partie majoritaire, à un transfert définitif de passif radioactif. Si ces 85 % devaient revenir en France, ils devraient être classés comme déchets ou matières à entreposer, nécessitant des capacités de stockage coûteuses (probablement géologiques à terme vu la radiotoxicité accrue) et alourdissant le bilan comptable des provisions pour déchets d'EDF. L'externalisation vers la Russie représente donc une "optimisation" économique et logistique majeure pour l'opérateur français.
4. Cruas-Meysse : Le Réacteur de la Dépendance
L'aboutissement opérationnel de cette chaîne logistique mondiale se situe en Ardèche, sur le site de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse. Ce site est l'unique client final de l'URE produit en Russie, ce qui en fait le pivot de toute la stratégie de recyclage.
4.1 Consommation et Flux Annuels
La centrale de Cruas dispose de quatre réacteurs de 900 MWe. Historiquement certifiés pour l'URE, ils ont été au cœur de la relance de la filière actée par le contrat de 2018 avec Tenex.
- La Consommation de Cruas : Pour alimenter ces quatre tranches avec du combustible URE, les besoins annuels sont estimés à environ 74 tonnes d'Uranium de Retraitement Enrichi (URE) par an.
- Le Bilan Matière Global (Estimation 2025) : En appliquant les ratios de rendement établis précédemment (facteur de ~8 pour 1 entre l'alimentation et le produit), nous pouvons reconstituer les flux physiques du contrat :
- Besoin URE (Cruas) : ~74 tonnes / an.
- URT Exporté en Russie : Environ 600 tonnes / an.
- Déchets Laissés en Russie : Environ 526 tonnes / an.
Ces chiffres, bien que des estimations basées sur les standards industriels et les déclarations parcellaires, donnent la mesure de l'enjeu. Chaque année de fonctionnement de Cruas au "plein régime URE" implique le transfert définitif de plus de 500 tonnes de matières radioactives appauvries vers la Sibérie.
4.2 Le Redémarrage de 2024 : Une Preuve de Concept
Le 5 février 2024 a marqué un jalon critique : le réacteur n°2 de Cruas a redémarré avec, pour la première fois depuis une décennie, un cœur complet chargé en URE issu de la nouvelle filière russe. Ce succès technique valide la chaîne logistique mais verrouille également la dépendance. Pour maintenir ce cycle, EDF doit assurer un flux constant d'aller-retours avec la Russie.
4.3 L'Extension vers le Palier 1300 MWe et Cattenom
L'ambition d'EDF ne se limite plus à Cruas. Face à l'accumulation des stocks d'URT à La Hague (qui croissent d'environ 1 000 tonnes par an ), l'opérateur prévoit d'étendre l'utilisation de l'URE aux réacteurs de 1300 MWe, notamment ceux de la centrale de Cattenom.
- Calendrier : Cette extension est visée pour l'horizon 2027-2030, en coordination avec les quatrièmes visites décennales (VD4) qui prolongent la vie de ces réacteurs au-delà de 40 ans.
- Implication Stratégique : L'ouverture du parc 1300 MWe à l'URE multiplierait mécaniquement les besoins en combustible recyclé. Si la capacité de conversion reste monopole russe, cela impliquerait de doubler ou tripler les flux vers la Sibérie, passant de 600 tonnes à potentiellement plus de 1000 ou 1500 tonnes exportées annuellement. L'externalisation des déchets changerait alors d'échelle, aggravant la vulnérabilité géopolitique de la France.
5. Le Contexte de Décembre 2025 : Tensions et Réalités Industrielles
La fin de l'année 2025 est marquée par une cristallisation des tensions autour de ce commerce nucléaire. Contrairement aux hydrocarbures, le secteur nucléaire a échappé aux sanctions directes de l'UE, protégé par le veto de fait de pays dépendants (Hongrie, mais aussi implicitement la France pour ses besoins de cycle).
5.1 La Reprise des Flux à Dunkirk (Novembre 2025)
Le calme relatif qui entourait ces échanges a été rompu mi-novembre 2025. L'ONG Greenpeace a documenté et dénoncé la présence du navire Mikhail Dudin au port de Dunkirk, chargeant des conteneurs d'uranium de retraitement à destination de Saint-Pétersbourg.
- Symbolique : Ce navire, souvent qualifié de "poubelle nucléaire flottante" par les opposants, incarne la persistance du lien ombilical avec Rosatom.
- Réaction de l'État : La présence rapportée de forces de gendarmerie (Peloton de sûreté maritime et portuaire) pour sécuriser le chargement témoigne de la nervosité des autorités françaises face à la médiatisation de ces flux en pleine guerre d'Ukraine. Cela confirme que le commerce continue, non pas comme une gestion d'héritage passée, mais comme une activité industrielle active et protégée.
5.2 L'Impasse de la Conversion : Pourquoi la Russie est Incontournable
Pourquoi la France, qui dispose d'Orano, géant mondial du cycle, ne traite-t-elle pas cet uranium elle-même? La réponse réside dans un "trou" capacitaire spécifique : la conversion.
- La Chaîne Manquante : L'URT sort de La Hague sous forme solide (oxyde U_3O_8). Pour être enrichi, il doit être transformé en gaz (UF_6). Orano possède les usines Philippe Coste et Malvési, mais celles-ci sont conçues et licenciées pour l'uranium naturel. Elles ne disposent pas des protections radiologiques nécessaires pour gérer les contaminants de l'URT (U-232/U-236).
- Le Monopole de Seversk : En 2025, l'usine de Seversk (Tomsk-7) de Rosatom reste la seule installation commerciale au monde capable de réaliser cette conversion spécifique à l'échelle industrielle pour des clients étrangers. C'est ce goulot d'étranglement technique qui place EDF à la merci du bon vouloir du Kremlin.
6. Les Tentatives de Diversification : Trop Peu, Trop Tard?
Face au risque réputationnel et stratégique intenable, la filière française a accéléré en 2025 ses projets de "re-souverainisation" du cycle URT. Cependant, l'inertie du temps nucléaire se heurte à l'urgence géopolitique.
6.1 L'Accord Urenco de Novembre 2025 : Une Solution Partielle
Lors du World Nuclear Exhibition (WNE) à Paris en novembre 2025, EDF et le consortium anglo-germano-néerlandais Urenco ont signé un contrat majeur, chiffré à plusieurs milliards d'euros, pour des services d'enrichissement.
- La Promesse : Ce contrat est présenté comme l'outil de la diversification pour l'uranium de retraitement, Urenco disposant de capacités d'enrichissement par centrifugation aux Pays-Bas (Almelo), en Allemagne (Gronau), au Royaume-Uni (Capenhurst) et aux USA.
- La Limite Technique : L'analyse détaillée des capacités d'Urenco révèle une faille. Urenco est un enrichisseur, pas un convertisseur. Ses usines attendent du UF_6 en entrée. Urenco ne dispose pas, en 2025, d'usine capable de transformer l'oxyde d'URT français en UF_6.
- Conclusion : Le contrat Urenco permet théoriquement de relocaliser l'étape d'enrichissement (étape 2), mais il ne résout pas le problème de l'étape 1 (conversion). Sans usine de conversion occidentale, l'URT français doit toujours transiter par la Russie pour être converti avant, potentiellement, d'être envoyé chez Urenco. La boucle russe n'est pas rompue, juste modifiée.
6.2 Le Projet Orano-Westinghouse : L'Horizon 2030
Pour combler le vide de la conversion, Orano envisage la construction d'une nouvelle unité dédiée en France (probablement sur le site du Tricastin) ou une coopération avec Westinghouse pour réhabiliter des capacités sur le site de Springfields au Royaume-Uni.
- État des Lieux en 2025 : Le gouvernement français a confirmé "étudier sérieusement" ce projet. Westinghouse a reçu des financements britanniques pour explorer cette voie.
- Le Délai Critique : La mise en service d'une telle installation industrielle, compte tenu des délais de construction et de certification nucléaire, n'est pas attendue avant 2030, voire 2032.
- Le "Gap" 2025-2030 : Cela laisse une "vallée de la mort" de cinq à sept ans durant laquelle la France n'a aucune alternative à la Russie pour convertir son URT. Durant cette période, pour alimenter Cruas et préparer l'arrivée de Cattenom, les exportations vers la Sibérie devront se poursuivre, ou bien le programme de recyclage devra être suspendu, ce qui contredirait la stratégie officielle de réduction des stocks.
7. Conclusion : Le Poids du Réel
L'analyse de la situation en décembre 2025 dresse le constat d'une souveraineté nucléaire française partielle et conditionnelle. La "filière sibérienne" n'est pas une simple anomalie commerciale ; elle est le résultat structurel d'une stratégie qui a privilégié l'optimisation économique à court terme (l'externalisation vers la Russie moins chère) sur la résilience industrielle à long terme (le maintien de capacités de conversion domestiques).
Le bilan est sans appel :
- Dépendance Critique : Pour faire tourner Cruas à l'URE, la France dépend intégralement de l'usine de Seversk pour la conversion. Aucune alternative occidentale n'existe avant 2030.
- Externalisation Massive : Sur les ~600 tonnes exportées annuellement, plus de 500 tonnes de matières radioactives (queues de conversion/enrichissement) restent en Russie, agissant comme un délestage de passif pour EDF.
- Fuite en Avant : L'extension prévue aux réacteurs de 1300 MWe (Cattenom) risque d'aggraver cette dépendance en augmentant les volumes, avant même que les solutions de rechange (usine Orano/Westinghouse) ne soient opérationnelles.
En définitive, le "cycle fermé" français présente une brèche ouverte à l'Est. Tant que la France n'aura pas reconstruit sa propre capacité de conversion de l'uranium de retraitement, sa politique de recyclage restera tributaire du bon vouloir de Moscou, et ses "matières valorisables" continueront de s'accumuler dans les entreposages sibériens, loin des regards, mais au cœur de la vulnérabilité stratégique européenne.
Annexe : Données Synthétiques
Tableau 1 : Bilan de Masse Annuel Estimé de la Filière URT/URE (Pour l'alimentation de Cruas)
Étape |
Localisation |
Matière |
Masse Estimée |
Statut |
Exportation |
France \rightarrow Russie |
URT (Oxyde) |
~600 tonnes |
Matière valorisable (selon France) |
Traitement |
Seversk (Rosatom) |
Conversion + Enrichissement |
- |
Processus industriel |
Importation |
Russie \rightarrow France |
URE (UF_6 enrichi) |
~74 tonnes |
Combustible (Retour 12-15%) |
Résidu |
Russie |
Queues appauvries (URT) |
~526 tonnes |
Laissé en Russie (85-90%) |
Tableau 2 : Capacités Industrielles Comparées (Décembre 2025)
Capacité Industrielle |
Orano (France) |
Urenco (UE/UK/USA) |
Rosatom (Russie) |
Situation Française |
Conversion Uranium Naturel |
OUI (P. Coste) |
NON |
OUI |
Autonome |
Conversion Uranium Retraitement |
NON (Projet >2030) |
NON |
OUI (Monopole) |
Dépendance Totale |
Enrichissement URT |
OUI (Limité, GBII) |
OUI (Limité) |
OUI (Massif) |
Possiblement autonome |
Fabrication Combustible URE |
OUI (Romans) |
NON |
OUI |
Autonome |
Sources des citations
1. En pleine invasion globale russe de l'Ukraine, la France reprend les exportations d'uranium de retraitement vers la Russie - Espace Presse Greenpeace France, https://www.greenpeace.fr/espace-presse/en-pleine-invasion-globale-russe-de-lukraine-la-france-reprend-les-exportations-duranium-de-retraitement-vers-la-russie/ 2. Uranium de retraitement (URT) et Russie - Orano, https://www.orano.group/fr/decodage/uranium-de-retraitement-urt-et-russie 3. Detailed Study on U232 and U236 in Uranium Recycling,<br>Kazuki Hida, Sadao Kusuno and Ritsuo Yoshioka., https://oecd-nea.org/upload/docs/application/pdf/2020-07/neacrp-a-1984-0669.pdf 4. Management of Reprocessed Uranium - Scientific, technical publications in the nuclear field | IAEA, https://www-pub.iaea.org/MTCD/Publications/PDF/te_1529_web.pdf 5. Affaire COMP/M.3099 – Areva/Urenco/ETC JV. RÈGLEMENT (CE) n° 139/2004 PROCÉDURE DE CONTRÔLE DES OPÉRATIONS DE CONCENTRATI, https://ec.europa.eu/competition/mergers/cases/decisions/m3099_20041006_600_fr.pdf 6. French uranium being sent to Russia, Greenpeace says - The Japan Times, https://www.japantimes.co.jp/news/2025/11/17/world/politics/greenpeace-france-uranium-russia/ 7. Gestion des matières fissiles et fertiles recyclables - Nuclear Energy Agency, https://www.oecd-nea.org/upload/docs/application/pdf/2019-12/6108-gestion-fissiles.pdf 8. Déchets nucléaires français - Greenpeace, https://www.greenpeace.org/static/planet4-luxembourg-stateless/2021/10/cb26fbf1-dechets_nucleaires_francais-_-aller_simple_pour_la_siberie-_-dossier_greenpeace_france_12102021.pdf 9. French nuclear waste: a one-way ticket to Siberia - Greenpeace France, https://cdn.greenpeace.fr/site/uploads/2021/10/French-nuclear-waste-_-a-one-way-ticket-to-Siberia-_-Briefing-Greenpeace-France-Embargo-12-10-2021.pdf 10. Exposed: French nuclear companies dumping radioactive waste in Siberia - Greenpeace, https://www.greenpeace.org/eu-unit/issues/climate-energy/45879/french-nuclear-companies-exposed-dumping-radioactive-waste-siberia/ 11. Compte-rendu intégral Mardi 4 novembre 2025 Webinaire, https://www.debatpublic.fr/sites/default/files/2025-11/PNGMDR-20251104-Webinaire-Verbatim.pdf 12. Compte rendu de la 60e réunion plénière du Haut comité ... - HCTISN, https://www.hctisn.fr/IMG/pdf/projet_cr_reunion_pleniere_du_08_mars_2022_vf.pdf 13. Nuclear future: Cattenom plant eyes 60-year lifespan and next-gen reactors - RTL Today, https://today.rtl.lu/news/world/cattenom-plant-eyes-60-year-lifespan-and-next-gen-reactors-2323896 14. Les cahiers de l'ASN n°5 - French Nuclear Safety Authority, https://french-nuclear-safety.fr/publications/2024/Les-cahiers-de-l-ASN-05/10/ 15. French regulator says 1300 MW units can operate beyond 40 years, https://www.world-nuclear-news.org/articles/french-regulator-says-1300-mw-units-can-operate-beyond-40-years 16. Uranium de Retraitiement Enrichi - Concertation sur le 4e réexamen périodique des réacteurs de 1300 MWe, https://concertation.suretenucleaire.fr/project/posez-nous-votre-question-et-consultez-nos-reponses/collect/questions-reponses/proposals/uranium-de-retraitiement-enrichi 17. Will EU replace reliance on Russian gas with reliance on Russian uranium? - Brussels Signal, https://brusselssignal.eu/2025/11/will-eu-replace-reliance-on-russian-gas-reliance-with-reliance-on-russian-uranium/ 18. SÉANCE DU 5 OCTOBRE 2022 DECISION N°2022 / 114 / GB II / 2 PROJET GEORGES BESSE II D'AUGMENTATION DES CAPACITES DE L'USINE - CNDP, https://www.debatpublic.fr/sites/default/files/2023-06/orano_reponses-et-enseignements-maitre-d-ouvrage_annexes.pdf 19. COMMISSION NATIONALE D'ÉVALUATION N - CNE2, https://www.cne2.fr/wp-content/uploads/2024/11/Rapport-18-version-finale_web.pdf 20. Urenco and EDF sign fuel deal at World Nuclear Exhibition, https://www.urenco.com/news/global/2025/urenco-and-edf-sign-fuel-deal-at-world-nuclear-exhibition 21. World Nuclear Exhibition 2025 Roundup: Urenco Announces Multi-Billion-Euro Uranium Enrichment Deal For Nuclear Plants In France And UK - NucNet, https://www.nucnet.org/news/world-nuclear-exhibition-2025-roundup-italian-companies-sign-smr-agreement-with-france-s-nuward-11-4-2025 22. Conversion and Deconversion - World Nuclear Association, https://world-nuclear.org/information-library/nuclear-fuel-cycle/conversion-enrichment-and-fabrication/conversion-and-deconversion 23. Westinghouse Receives UK Government Grant to Explore Uranium Conversion Services, https://info.westinghousenuclear.com/news/westinghouse-beis-award 24. France considers a plant to convert reprocessed uranium - The Brussels Times, https://www.brusselstimes.com/world-all-news/986020/france-considers-a-plant-to-convert-reprocessed-uranium